Monsieur le ministre délégué chargé de l'industrie, MG-Valdunes, anciennement Usinor, est la seule entreprise implantée en France produisant des roues et des essieux ferroviaires, ainsi que des galets utilisés pour la maintenance des écluses. Reprise en 2014 par le groupe chinois MA Steel, l'entreprise a vu ses effectifs chuter de 500 à 340 salariés, répartis entre l'usine de Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, et celle de Leffrinckoucke, près de Dunkerque.
Depuis la reprise, les pertes s'enchaînent – elles se sont établies à 16 millions d'euros rien qu'en 2022 ! Sont en cause le manque d'investissement du repreneur, contrairement à ses engagements, et l'abandon programmé de l'outil industriel, entraînant retards et pénalités. Des salariés m'ont même indiqué que, dès la reprise, le repreneur avait filmé les procédés de production et copié les brevets afin de les transférer vers des sites de production chinois. Une fois sa mauvaise besogne réalisée, l'actionnaire majoritaire a annoncé se retirer du capital de l'entreprise.
Nous sommes confrontés à une prédation industrielle bien connue, face à laquelle les pouvoirs publics restent trop souvent immobiles. Les salariés, par la voix de la CGT, défendent quant à eux un projet chiffré pour sauver MG-Valdunes, qui s'appuie sur une logique de filière réunissant l'ensemble des acteurs du ferroviaire, de la SNCF à Alstom, en passant par les collectivités. Une table ronde pour l'avenir de l'entreprise, associant acteurs privés et collectivités, sera organisée ce jeudi à Bercy avec le ministre délégué, qui y représentera l'État.
On ne peut pas parler de planification écologique – ni davantage de souveraineté industrielle – et, dans le même temps, laisser couler cette entreprise.