Arrivant à la fin de ma carrière, après quarante-cinq ans de médecine, j'avoue que je ne voyais l'endométriose que comme du tissu utérin ectopique et une affection très rare. Pourtant, au moins 10 % des femmes présentaient un syndrome menstruel douloureux, qui se manifestait différemment selon les patientes. Le temps passant et la demande augmentant, les autorités médicales ont souhaité en faire un syndrome, catégorie difficile à cerner – que l'on pense à la fibromyalgie et à certaines pathologies associées à la maladie de Lyme.
Puisque nous avons identifié un syndrome pour le traitement duquel les dépenses sont onéreuses, il y a lieu d'évoquer une ALD. Dans certains cas, l'ALD 30, voire ALD 31, est envisageable, mais elle reste à l'appréciation des services de la sécurité sociale. Autorisons les médecins à faire des demandes dans un cadre plus précis qu'actuellement, qui laisse la possibilité de refuser de reconnaître l'endométriose comme une ALD. C'est une nécessité.
Je suis d'accord avec mon collègue Neuder pour souligner l'urgence de la recherche et de la formation des médecins pour parvenir à un consensus sur ce syndrome très épars, que certains qualifient même d'asymptomatique – ce qui est tout de même extraordinaire pour un syndrome, c'est-à-dire une association de signes.