L'endométriose, cette maladie qui concerne tant de femmes, dont les contours sont flous et les conséquences multiples, doit faire l'objet de toute notre attention. Les personnes qui en sont atteintes doivent bénéficier de toute la solidarité qui s'impose, par l'exonération des frais de santé lorsque cela est possible et nécessaire, ainsi que par la reconnaissance de la difficulté d'accès ou de maintien dans l'emploi.
L'article 1er de la proposition de loi créerait une exonération spécifique et totale pour l'endométriose en particulier, en dehors des dispositifs existants. Quels critères permettraient d'y accéder et pourquoi viser uniquement cette pathologie ? Il existe tant de formes de la maladie, aux conséquences si différentes, de la plus invalidante à la forme asymptomatique. Bien sûr, nous devons faire plus sur la recherche, au service du diagnostic précoce et du traitement, sur la formation des professionnels et sur l'accompagnement dans le parcours de soins, éventuellement en systématisant un dépistage gratuit. Oui, nous devons agir plus et concrètement sur tous ces points, mais ce n'est pas ce que propose le RN.
L'article 2 permettrait aux femmes atteintes d'endométriose de bénéficier d'une RQTH systématique. Là aussi, pourquoi uniquement pour cette maladie ? La systématicité de ce lien remettrait en cause le principe même de distinction entre maladie et handicap, sans tenir compte de la grande diversité de cette maladie.
À nos yeux, cette proposition de loi méconnaît la réalité de l'endométriose. Nous regrettons qu'un sujet si attendu par les patientes fasse l'objet d'une forme d'instrumentalisation. Trop de femmes sont aujourd'hui porteuses de cette maladie et ne sont pas diagnostiquées ; nous devons agir concrètement pour y remédier, afin qu'elles puissent être accompagnées et soignées. C'est au Gouvernement de prendre ses responsabilités.