L'opportunisme dont fait preuve le groupe Rassemblement National est indécent mais permet néanmoins de parler de l'endométriose, cette maladie gynécologique inflammatoire et chronique, qui se caractérise par le développement d'une muqueuse utérine en dehors de l'utérus. Les femmes qui en sont atteintes souffrent de règles douloureuses, de troubles digestifs et urinaires, de douleurs lors des rapports sexuels – la liste n'est pas exhaustive, car les symptômes sont aussi nombreux que variés. L'endométriose touche environ une femme sur dix et est parfois cause d'infertilité.
Cette maladie est révélatrice de ce que la santé des femmes a été bien trop longtemps reléguée au fond du tiroir, avec les maladies liées à la santé menstruelle, sexuelle et reproductive des femmes, que le groupe Rassemblement National refuse, par ailleurs, de défendre. Longtemps, les femmes ont appris ce mensonge qu'il est normal d'avoir mal, que cela fait partie de la vie et que, franchement, elles pourraient faire un effort : même pliées en deux par la douleur, même prises de vomissements, elles pouvaient bien aller bosser. On balade ces femmes de consultation en consultation, parce que les connaissances sur le corps des femmes et sur leurs maladies pâtissent d'un sous-investissement de la recherche : sept ans d'errance médicale en moyenne pour l'endométriose, à se demander ce qui ne va pas, à essayer des traitements qui ne fonctionnent pas et à se sentir abandonnées par la puissance publique.
C'est bien parce que l'État ne fait pas assez en matière de santé des femmes que nous sommes amenés à étudier des textes du groupe Rassemblement National, qui fait mine de s'intéresser aux femmes. Personne n'est dupe ! Le RN cherche à corriger son image, mais son projet reste profondément réactionnaire et sexiste. Les droits des femmes progressent partout dans le monde, mais le RN nous rappelle sans cesse à un passé révolu, celui où les femmes étaient cantonnées à des rôles prédéfinis et leur liberté était conditionnée par des normes sociétales obsolètes. Qu'il s'agisse de droit à l'avortement, d'éducation sexuelle ou d'éducation salariale, la dernière pépite en date étant votre réponse au mouvement social lié à la réforme des retraites – « faites des bébés et restez chez vous » –, vous n'êtes pas à la hauteur et vous ne l'avez jamais été. Aucune des femmes qui se sont battues pour nos droits dans ce pays ne peut en douter.