Lors de leur audition par notre commission d'enquête, la semaine dernière, les représentants de Bassines non merci ! auxquels nous avons rappelé la saisie de boules de pétanque, de haches, de coquetels Molotov et de six tonnes de pierres, ont expliqué qu'il était normal d'avoir de tels objets dans le coffre de sa voiture. Pourquoi avez-vous contrôlé autant de véhicules ? A-t-on pu démontrer que la majorité de ceux qui ont été contrôlés se rendait à cette manifestation ? D'après ces personnes auditionnées, en effet, on a fouillé le tout-venant et même des habitants qui ne voulaient pas manifester.
Parmi les nombreux sujets évoqués durant l'audition et sur lesquels je ne reviendrai pas, comme l'autogestion, la responsabilité des violences était systématiquement imputée à la police. Selon les personnes auditionnées, ce serait la gendarmerie qui aurait décidé d'aller au contact alors que les militants n'étaient pas violents et qu'ils se trouvaient là pour des raisons éducatives. Ils souhaitaient informer, montrer ce qu'étaient les bassines et leurs impacts sur le climat, l'écologie et la biodiversité. Ceci explique pourquoi ils réunissaient un si grand nombre de gens venus de France et d'Europe.
Pourquoi avez-vous envoyé autant de gendarmes si cette manifestation ne devait pas être violente ? À entendre ces organisations, en effet, tout serait de la faute du ministère de l'intérieur, de la gendarmerie et, potentiellement, des politiques qui n'ont pas compris leur objectif. Comment avez-vous pu vous rendre compte que cette manifestation allait finir par dériver et pourquoi a-t-elle été annulée en amont ? Qu'est-ce qui a motivé les positions du ministère de l'intérieur dans cette affaire ? Selon les personnes auditionnées, ce sont elles qui sont victimes d'une forme de dictature de l'État. Il n'y aurait pas eu de violences de la part des manifestants et, si le cortège était divisé en trois, ce n'était certainement pas pour prendre les gendarmes en tenaille.