Je souhaite faire deux remarques et poser deux questions.
S'agissant, premièrement, de la dissolution des Soulèvements de la Terre, je ne peux pas vous laisser dire qu'il n'y avait aucun élément dans le dossier que le Conseil d'État a eu à examiner. La difficulté qu'il a rencontrée est précise : il a indiqué manquer d'éléments pour démontrer que des agissements individuels attestés pouvaient être rattachés à une organisation aux contours flous. Du reste, personne ne dit que tous les gens qui ont milité ou continuent de militer autour des Soulèvements de la Terre appartiennent à des groupuscules violents.
Deuxièmement, d'après nos informations, les 3 000 membres des forces de l'ordre n'étaient pas concentrés autour de la bassine. Ils étaient répartis sur une zone bien plus vaste où ils avaient vocation à sécuriser d'autres retenues d'eau. La moitié des effectifs seulement se serait trouvée autour de l'infrastructure principale ayant fait l'objet d'affrontements.
J'en viens à mes questions. Vous avez parlé de la psychologie militante et rappelé que certains individus considèrent la question environnementale un risque vital pour leur existence même. Je trouve que votre argumentation donne du crédit, et je le regrette, à ceux, représentés à l'Assemblée nationale, qui considèrent qu'il y a un continuum entre vous et les violences. Cette argumentation me paraît dangereuse. Quand vous dites que certains militants sont animés d'une immense colère qui peut entraîner des actions violentes, je trouve que vous justifiez l'idée d'un continuum, qui nuit à la crédibilité de nos partis politiques.
Enfin, si vous aviez été co-organisateurs de la manifestation du mois de mars, l'auriez-vous annulée ?