Le rapporteur qualifiait le 10 mai 1981 de belle date. Je poursuivrai dans le même registre en saluant la force tranquille des organisations syndicales dans cette mobilisation. Un collègue du Rassemblement national vous invitait quelque peu vivement à imaginer ce que seraient les manifestations sans la présence de fonctionnaires de police. J'aimerais que l'on imagine à quoi ressemblerait une contestation d'une telle ampleur sans les syndicats. Je tiens à saluer l'apport de cette mobilisation à notre démocratie.
Du haut de votre expérience, comment qualifieriez-vous les évolutions des manifestations depuis quelques années ? Quels sont vos rapports avec la préfecture de police ? Que pensez-vous des différentes doctrines de maintien de l'ordre et de leur capacité à permettre ou à empêcher vos services d'ordre d'assurer leurs missions ?
Expliquer n'est jamais excuser. Je tiens à l'affirmer en préalable pour éviter toute manipulation ultérieure de mes propos. Pensez-vous que le rapport aux gouvernants et aux corps intermédiaires s'est dégradé dans notre pays ? Constatez-vous un climat de tension et de violence dans la société ? Nous nous réunissons cet après-midi dans la salle de la commission des affaires sociales, et c'est assez savoureux de vous y retrouver, dans laquelle nos concitoyens ont eu le sentiment que nous n'étions pas capables de débattre sereinement de l'intégralité de la réforme des retraites. Ce contexte, alourdi par l'utilisation de l'article 49, alinéa 3, de la Constitution, peut-il expliquer, sans l'excuser en rien, le développement d'un climat de tension qui menace votre capacité à organiser efficacement le mouvement social ?