Je prends la parole puisque j'ai été nommé. Je n'ai pas dit que les violences ne nous concernaient pas. L'une des premières phrases de mon intervention était la suivante : « La lutte contre les violences, sous toutes leurs formes, doit tous nous concerner ; la violence ne sert personne. » Vous m'intentez donc un faux procès.
Je n'ai jamais affirmé qu'il fallait se voiler la face. Mais je pense que faire la publicité des casseurs incite certaines personnes à les rejoindre. Cela ne signifie pas qu'il faille refuser de s'intéresser au sujet.
Je ne connais en effet pas les casseurs. Mais j'espère que les Français, le président de cette commission, son rapporteur et vous-mêmes en êtes contents car cela prouve que je ne fais pas partie de leurs groupes. Le président m'a posé une question précise sur nos liens avec ces individus : j'ai répondu tout aussi précisément que je ne connaissais pas du tout les individus qui peuplent les précortèges. Par ailleurs, comment voulez-vous que l'on sache si les groupuscules sont organisés ou non ? Je pense simplement qu'avec les réseaux sociaux, il est facile de s'organiser rapidement ; sûrement faut-il se pencher sur cette réalité et les problèmes qu'elle engendre.
Les dirigeants syndicaux se placent dans le carré de tête, entourés par leurs militants, et lancent la manifestation. Comment voulez-vous que nous puissions voir ce qu'il se passe 800 mètres ou 1 kilomètre plus loin, là où se déroulent la plupart des dégradations ? Quand je suis place de la République, je ne suis pas place de la Nation. En outre, nous ne sommes pas responsables de la sécurité publique. Des militants volontaires, et non des professionnels, font leur maximum pour protéger les cortèges : les manifestations de l'hiver dernier se sont plutôt bien déroulées sur ce plan, mais certains d'entre eux ont reçu des coups. Quand nous apercevons au loin la fumée d'une poubelle qui brûle, nous ne voyons pas qui a commis cet acte. J'aimerais que certains m'écoutent plus attentivement car mon discours ne traduit aucune indifférence aux violences.