Vous avez souhaité entendre mon organisation par la voix de sa secrétaire générale. Nous répondons donc à votre convocation. Vos travaux portent sur les manifestations et rassemblements que nous avons organisés pendant la période définie et des difficultés dues à la multiplication des dégradations en marge des cortèges régulièrement déclarés mais, aussi, qui se sont produites lors de mouvements spontanés, ainsi que sur nos relations avec les autorités publiques. La CFDT fera part de son expérience des seuls rassemblements et manifestations qu'elle a organisés elle-même ou avec l'intersyndicale pendant la mobilisation contre la réforme des retraites. Cette expérience porte sur les manifestations organisées du 19 janvier au 6 juin 2023, y compris dans les petites villes. En effet, outre un nombre de manifestants inégalé, les manifestations et les rassemblements ont été très nombreux partout en France.
Nous respectons toujours la loi : nous déclarons les manifestations en préfecture ou en mairie et nous gérons les services d'ordre en coordination avec les responsables des forces de l'ordre. Notre responsabilité est d'assurer la sécurité des biens et des personnes, du carré de tête à la fin du cortège, périmètre à l'intérieur duquel les violences sur lesquelles vous enquêtez ne se sont pas produites. Les cortèges ont été pacifiques, massifs, d'une très bonne tenue. Très peu d'altercations, qui sont le fait de groupuscules, ont eu lieu et la CFDT a toujours dénoncé les violences en marge des manifestations et des rassemblements. Je rappelle également cette autre évidence : la liberté de manifester est fondamentale et nous y sommes tous attachés.
La procédure de déclaration, modifiée en 2019, permet d'identifier le ou les responsables de la manifestation et le temps légal d'occupation de la voie publique, mais aussi de préciser les moyens utilisés pour son bon déroulement. Elle nous oblige également à rester en étroite relation avec les autorités préfectorales. Pour les manifestations en Île-de-France et dans la capitale, le responsable de notre service d'ordre et de la sécurité est en contact régulier avec la direction de l'ordre public et de la circulation mais, aussi, avec les responsables de la préfecture de police et, s'il le faut, avec le préfet de police lui-même. Les échanges, globalement, ont été satisfaisants de janvier à juin. Chacun a joué son rôle : pour l'autorité préfectorale, autoriser et permettre le bon déroulement de la manifestation ; pour les organisations syndicales, gérer les services d'ordre. Les échanges avec les forces de l'ordre sont assurés par un responsable de liaison dans le cadre d'un dispositif qui nous apparaît suffisant. Lorsque le carré de tête a été confronté aux violences qui ont eu lieu entre les forces de l'ordre et les mouvances contestataires, nous avons constaté combien ce lien direct avec les responsables des forces de l'ordre est nécessaire afin d'éviter tout incident supplémentaire.
Le service d'ordre de la CFDT vise à protéger nos militants dans un cortège constitué et, avec celui des autres organisations syndicales, à assurer la protection du carré de tête, composé des responsables politiques des différentes organisations, ainsi que la bonne marche du cortège, conformément à la déclaration préalable en préfecture, du point de départ au point d'arrivée définis. Il est constitué de militants volontaires, recrutés au sein de chaque organisation. Seuls les responsables du service d'ordre sont à même d'échanger avec ceux des forces de l'ordre, en lien direct avec l'officier de liaison.