Depuis le 19 janvier, nous avons organisé douze manifestations où des millions de personnes – les chiffres sont historiques – sont descendues dans la rue dans un esprit festif pour faire valoir leurs revendications. Nous avons organisé ces manifestations comme nous le faisons toujours : la loi impose de déposer une déclaration de manifestation et c'est précisément ce que nos référents ont fait à la préfecture de police de Paris. À l'intérieur des cortèges syndicaux, ces manifestations se sont bien déroulées.
La liberté de manifester et de faire grève sont en effet des droits constitutionnels fondamentaux mais le maintien de l'ordre public autour des manifestations ne relève pas de notre responsabilité. Ce que vous appelez le service d'ordre est composé de militants volontaires qui tiennent la corde encadrant et délimitant le cortège ainsi que le carré de tête, voilà tout. Comment sont-ils recrutés, formés et équipés, avez-vous demandé dans le questionnaire qui nous a été envoyé ? Ils ont simplement leur carte à Force ouvrière. Nous ne faisons pas appel à un cabinet de conseil ou de recrutement ; ils ne passent pas du club de boxe, le soir, au tir au lanceur de balles de défense, le lendemain matin.
De notre point de vue, ces manifestations se sont bien déroulées. Ce qui s'est passé autour ou auparavant, ces violences que nous avons tous condamnées sans ambiguïté, occupent malheureusement l'essentiel des articles de presse au détriment de nos revendications. Pourtant, nous avions rarement vu autant de monde dans les cortèges sur la période récente, notamment à l'occasion du 1er mai.