J'ai vu et vécu l'évolution du football, car j'ai commencé à y jouer dans les années 1980, lorsqu'il n'y avait pas ou peu d'argent. Le marketing et la télévision ont fait en sorte que l'argent devienne très important dans le milieu du sport, et notamment du football. Je disais très récemment que la direction que prenait le football ne me plaisait pas, car nous nous dirigeons vers le « football business ». Nous y sommes totalement aujourd'hui. Je dois dire que les Français sont encore plus forts que les autres. Étant donné que nous avons une très bonne formation française, nous formons les jeunes, ce pour quoi ils ne nous coûtent presque rien, et nous les revendons de 30 à 80 millions d'euros. Beaucoup de personnes sont intéressées par le trading et la valeur de certains joueurs a décuplé d'une année à l'autre.
Évidemment, l'argent a attiré beaucoup de personnes intéressées et je pense que la fédération n'a aucun pouvoir sur le sujet. Elle subit, selon moi, cette situation. Elle peut avoir son avis, mais elle n'a pas de pouvoir d'intervention ou de capacité à changer de direction. De plus, certains pays et certaines régions s'intéressent de plus en plus au football parce que ce sport est universel. Dès lors, l'argent est roi et les joueurs de football en profitent. La FFF n'y peut rien. La Fédération internationale de football (FIFA) peut essayer, grâce à son grand pouvoir, de tempérer ce phénomène, mais il est très difficile de freiner le pouvoir financier. Mais actuellement je pense que personne ne freine personne…