Peut-être le voyons-nous plus désormais et je ne sais pas si cela va dans le bon sens. Ce qui est certain, c'est que très peu de sanctions sont prises et que les sportifs sont peu accompagnés lorsqu'ils sont victimes de propos ou de faits racistes. En réalité, même si c'est visible, cela ne veut pas dire qu'on a mis en place des outils ou des solutions pour que ces agissements ne se reproduisent plus. Il s'agit d'une des difficultés et des failles que nous avons pu identifier.
L'an passé, la FFF a reçu de nouvelles accusations, notamment sur des abus à l'Institut national du football (INF) de Clairefontaine. Dans une enquête publiée sur le site Josimar, reprise par le New York Times et intitulée « 40 ans de silence », on apprend que, pendant des années, Noël Le Graët et d'autres hauts responsables de la fédération ont dissimulé de multiples cas d'abus sexuels, y compris des abus sur des joueurs mineurs. Comment avez-vous appris ces faits ? Qu'en avez-vous pensé à l'époque en tant que sélectionneur ? Par exemple, je rappelle qu'un des cas impliquait un responsable pédagogique qui a été démis de son poste à l'INF après avoir envoyé des dizaines de SMS affectueux, voire dérangeants, à un garçon de 13 ans, un comportement inapproprié de l'encadrant qui aurait été suivi d'une invitation à déjeuner pour l'anniversaire du mineur alors que celui-ci était censé se restaurer à la cantine de son collège. La FFF a toléré que cet ancien employé passe tranquillement d'un poste à l'autre et conserve ses diplômes qui lui facilitent l'accès à différents emplois au sein de ce sport. J'aimerais vraiment vous entendre là-dessus.