Le principal invariant que je perçois dans toutes les affaires politico-financières sur lesquelles j'ai travaillé, affaire des quotas comprise, est le sentiment d'impunité – plus que l'argent par exemple. L'absence de sanction vaut approbation : c'est ainsi que se sédimente l'impunité. Or on sait que la sanction la plus efficace est celle qui vient de son milieu, plus que la sanction judiciaire, administrative ou politique, même si elle ne les exclut évidemment pas. Il faut avoir le courage de constater les choses et de décider en conséquence, chacun à sa place.
Le corollaire de ce sentiment d'impunité très présent dans ces baronnies est la fatigue démocratique. Dans des périodes de crise, beaucoup souhaitent que l'on n'égratigne pas la petite part de rêve qui reste. Pour ma part, il me semble que la petite part de rêve doit être exemplaire.
Ce qui me mène à une troisième remarque : on touche là un peu au sacré. Devrions-nous aller vers une loi de séparation de l'État et… du sport ? Plaisanterie à part, il faut être capable de raisonner contre ses propres passions, ce qui est très difficile.