Lorsque nous avons réfléchi au périmètre de cette commission d'enquête, il nous a paru évident d'y inclure la question du racisme et des discriminations. L'affaire dite des quotas, dont vous avez fait un exposé très intéressant, remonte à 2010, mais on s'aperçoit que ces pratiques perdurent au sein de la Fédération française de football. Pensez-vous qu'elles soient circonscrites au monde du football, ou bien qu'elles touchent aussi d'autres fédérations ?
Pensez-vous que la structuration et l'organisation de la FFF favorisent l'absence de prise de responsabilité au sein de sa direction ? Après l'affaire des quotas, il n'y a eu aucune analyse de la chaîne des responsabilités et aucune sanction, alors que le racisme est un délit. Or, ne pas sanctionner, c'est cautionner. Mediapart a révélé un autre scandale, au sein de la Fédération française de tennis : avec la FFF, c'est la fédération qui a le plus de moyens. Quels sont, selon vous, les mécanismes qui favorisent l'opacité au plus haut niveau dans ces grandes fédérations ? Est-ce une spécificité française ?
Enfin, je rappelle que l'État met des agents à la disposition du mouvement sportif, car il s'agit d'une délégation de service public. Dans vos échanges avec l'État, avez-vous eu l'impression que le problème était pris en compte à sa juste mesure ? Ou bien diriez-vous, comme vous l'avez suggéré à propos de Fillon et Sarkozy, que le sport, c'est « pas touche » ?