Intervention de Martine Brousse

Réunion du mercredi 13 septembre 2023 à 9h00
Commission d'enquête relative à l'identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ayant délégation de service public

Martine Brousse, présidente de l'association La Voix De l'Enfant :

Il me semble que les conditions de recueil de la parole de l'enfant ont évolué depuis vingt-cinq ans, grâce à la loi du 17 juin 1998 dite loi Guigou. Dans son prolongement, M. Dominique Perben, ministre de la justice, a également œuvré pour la protection de l'enfant. La loi Guigou a permis d'ouvrir les premières salles d'audition – qui avaient alors été très mal accueillies : on estimait que les policiers devaient rester dans leur commissariat. Il a fallu vingt-cinq ans pour que la situation évolue, et elle reste remise en cause : le combat est permanent. Or les Français ne descendent pas manifester dans la rue pour l'enfant. On parle du nombre de féminicides, mais pas d'infanticides – et cette dénomination ne correspond désormais plus à une infraction pénale. Il faut replacer l'enfant au centre, et se mettre à sa hauteur. Sans cela, nous ne pourrons entendre sa parole ni reconnaître les signes de sa souffrance.

Il n'y a aucune culture de l'enfant dans les fédérations : nous devons donc intervenir au sein de ces fédérations, dont certaines nous sollicitent afin de signer des conventions. Nous sommes soutenus par la ministre des sports, mais il faut encore faire évoluer les mentalités. C'est aussi un enjeu de remontée de l'information : parfois, les fédérations ne sont pas informées des faits de violence dans un club et l'apprennent par la presse. Bien entendu, cette communication doit respecter la présomption d'innocence et permettre à la procédure de la victime d'aboutir.

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