La cellule Signal-sports était en effet très peu connue à ses débuts : il a d'abord fallu travailler à la rendre visible. La création de notre boîte à outils contribue à cette clarification. L'enjeu est aussi la transmission de l'information auprès de l'ensemble des SDJES, qui affichent d'ailleurs une réaction variable : certains en sont très satisfaits, tandis que d'autres ne répondent pas ou n'en comprennent pas l'utilité.
Par ailleurs, cette information se fait uniquement par courrier : il faut désormais aller au contact de ces services pour leur présenter les outils. Or la cellule Signal-sports compte très peu de membres ; il est difficile de leur demander de traiter les signalements tout en assurant des opérations de communication – alors que ces dernières sont nécessaires. La question est donc celle des moyens humains.
Vous évoquez un manque de confiance envers la cellule : après une omerta qui a duré des années, c'est un constat réel. Lorsqu'un enfant a tenté de s'exprimer et qu'il n'a pas été entendu, il n'a plus aucune confiance dans les adultes. La cellule doit donc insister sur sa neutralité, tout en se montrant courageuse dans ses décisions.
S'agissant de la relation entre entraîneur et entraîné, vous avez auditionné de nombreux sportifs de haut niveau ; mais n'oublions pas les pratiquants de sports de loisir, où ces enjeux ne sont pas absents, parfois simplement parce que les parents expriment de fortes attentes envers leurs enfants. Ce système qui emprisonne et isole le mineur se met en place très facilement : des garde-fous solides sont nécessaires.