L'association L'Enfant Bleu est une association de terrain dont je suis membre depuis plus de trente ans et présidente depuis cinq ans.
L'Enfant Bleu a pour mission l'accompagnement psychologique et juridique des victimes, qu'il s'agisse d'enfants ou d'adultes ayant été victimes dans leur enfance. Nous organisons dans ce cadre des groupes de parole, pour lesquels la liste d'attente est malheureusement souvent longue.
Nous faisons beaucoup de prévention dans les écoles. Nous avons d'ailleurs reçu l'agrément national l'année dernière : il nous est particulièrement précieux, puisqu'en nous dispensant de demander l'autorisation de l'académie à chaque intervention, il représente un gain de temps important. Nous menons également des actions de plaidoyer, en nous constituant partie civile de façon à repérer les différents dysfonctionnements et proposer à nos parlementaires des mesures pour améliorer la protection de l'enfant. Ainsi, la prescription, qui était de dix ans, est passée à vingt ans grâce à Me Yves Crespin, qui a beaucoup œuvré au sein de notre association, et à trente ans – renforcée par la prescription glissante – grâce à toutes les associations du secteur et aux victimes qui ont témoigné ; ces dernières ont su démontrer qu'il était impossible de se réparer en tant qu'êtres humains sans avoir été reconnues victimes.
Avec la cellule nationale de traitement des signalements de violences dans le sport, nous avons travaillé aux côtés d'autres associations sur le guide de l'audition, qui sera à disposition de chaque victime.
Nous avons des propositions à vous faire concernant la coordination entre l'administration et la justice, qui n'est pas toujours très satisfaisante, la formation du personnel et l'accès au Fijais : en effet, dès lors qu'une association embauche une personne qui travaillera auprès d'enfants, elle doit avoir accès à ce fichier afin de prendre connaissance d'éventuels antécédents.