La perte de nos usines, au-delà d'une perte de souveraineté, a des conséquences pour toutes les activités : elle aggrave le chômage et creuse notre fracture territoriale. Sans un plan ambitieux pour allier réindustrialisation et transition écologique, nos territoires, hier industriels, continueront d'accueillir des entrepôts commerciaux ou logistiques, dans une vieille logique de l'attractivité à défaut de savoir et pouvoir faire émerger des activités productives. La guerre du foncier continue de faire rage.
En cela, nous pouvions partager vos objectifs de faire de la France « le leader de l'industrie verte en Europe ». Inciter les filières industrielles nécessaires à la décarbonation à s'implanter en France et verdir les industries existantes, nous aurions pu être d'accord avec ça. L'économie, c'est une affaire de flux, de matières, d'énergie, mais aussi de rejets de déchets, d'émissions de gaz à effet de serre, de conséquences pour nos ressources. La rendre verte, c'est réduire ces flux, c'est changer de métabolisme économique.
Relocaliser, oui, décarboner, oui, mais cela ne suffit pas. Les écologistes entendaient être une force de proposition. Nous avions rédigé un manifeste et nourri le débat de nos propositions. Hélas, vous n'avez retenu aucun de nos amendements.
Dans ces conditions, bien évidemment, monsieur le ministre, vous ne pouviez pas nous citer dans votre introduction. Ce fut le choc des visions avec ceux d'entre nous qui pensent différemment de vous.