Madame la ministre déléguée, vous l'avez compris, nous ne partageons pas votre optimisme quant aux effets qu'aura ce projet de loi. Pire, nous estimons qu'il pourrait produire des effets pervers, notamment en contrevenant à l'ardente obligation de respecter l'esprit et la lettre des lois Egalim 1, 2 et 3 – textes que nous avons adoptés de manière consensuelle, même si le groupe GDR avait émis des réserves. En effet, ces lois ne prévoyaient pas de moyens de régulation suffisants pour garantir le niveau de rémunération de ceux qui assurent notre souveraineté alimentaire.
Cela étant rappelé, je profite de cet amendement visant à supprimer l'article unique pour vous interroger sur deux points.
Premièrement, comme le demandent les agriculteurs et leurs représentants, allez-vous doter la DGCCRF et les services de l'État de moyens suffisants pour contrôler l'application des lois Egalim 1, 2 et 3 ?
Deuxièmement, que déciderez-vous si les négociations conduites dans les délais raccourcis aboutissent à une augmentation des prix ou à une fragilisation accrue de ceux qui assurent notre souveraineté alimentaire ? Est-ce que vous reconnaîtrez que vous vous êtes plantés ? Reviendrez-vous ici pour nous demander de corriger cette trajectoire improvisée ?
Ces interrogations motivent et justifient cet amendement de suppression de l'article unique.