Nous pourrions être tentés – très tentés, même – de voter pour cette motion de rejet si celle-ci n'émanait pas des députés de La France insoumise, dont le programme économique est désastreux et qui, face à l'inflation galopante, n'ont pour seule proposition que le blocage des prix, y compris sur des produits que l'on importe – notamment le gaz ou le gasoil –, alors que cela aboutirait à des pénuries et à la ruine de nombreux travailleurs. Il n'est pas nécessaire d'être bac + 10 pour le comprendre !
Il est vrai que mille et une raisons justifieraient que l'on rejette ce tout petit projet de loi, insignifiant face à la situation dramatique de nos concitoyens. Il est tellement insignifiant qu'on n'autorise pas les groupes d'opposition à faire leur travail. Ainsi, nos amendements essentiels sur l'encadrement des marges ont été rejetés, alors qu'ils auraient pourtant permis d'en finir avec les profiteurs de crise.
Il est tellement insignifiant qu'il ne s'attaque pas aux raisons structurelles de l'inflation, ni ne tient compte de mesures que nous soutenons depuis des mois : la baisse de la TVA sur toutes les énergies ou la TVA à 0 % sur un panier de cent produits de première nécessité – mesure adoptée par d'autres pays comme l'Espagne. Ce serait pourtant très bénéfique pour le pouvoir d'achat des Français.
Cela dit, puisque nous partageons l'objectif de voir les prix baisser dans les rayons des supermarchés, nous souhaitons que le débat ait lieu. Madame la ministre déléguée, notre position finale sur ce texte dépendra de votre capacité à accepter les améliorations que nous vous proposerons.