Nous apprécions l'augmentation des moyens budgétaires et humains de la mission Action extérieure de l'État, mais il faut la rapporter à ce qu'a subi notre appareil diplomatique depuis près de trente ans. Vous connaissez les conséquences de son démantèlement sur le réseau consulaire, avec la crise des visas et la fragilisation de nos compatriotes les plus vulnérables. Sans réarmement de notre diplomatie, ce sont nos opérations extérieures qui sont mises en danger : on le voit au Sahel, où nous brillons par notre absence et finissons par laisser la place à d'autres acteurs pas toujours bienveillants.
Cette augmentation s'inscrit-elle bien dans une vision pluriannuelle du réarmement de notre diplomatie ? Pourquoi alors ne pas reprendre la proposition, formulée lors des états généraux de la diplomatie, d'une loi de programmation qui serait l'occasion de repenser notre outil diplomatique ? Nous ne sommes manifestement pas outillés pour faire face aux enjeux nouveaux, comme l'a montré la succession de déconvenues dont nos compatriotes installés à l'étranger sont les principales victimes collatérales.