En 2024, nous célèbrerons le cinquantenaire d'une absence, celle d'un budget en équilibre – non au sens où il serait déséquilibré en raison de ses excédents, cela va de soi. Ces noces d'or sont en fait des noces de plomb. Cinquante ans que le « cercle de la raison » plombe les finances nationales, accumule la dette, multiplie les impôts et ne parvient plus à contrôler les dépenses !
Je vous suggère d'écrire un nouveau roman, monsieur le ministre, fondé sur le mythe du tonneau des Danaïdes ou celui de Sisyphe. Vous conjuguerez ainsi l'inspiration tragique et absurde. Depuis six ans, vous prétendez redécouvrir chaque année les lignes d'une saine trajectoire des finances publiques et, chaque année, vous enfoncez la France dans la dette.
L'année dernière, je vous avais dit que vous étiez comme le capitaine d'un radeau dans la tempête de l'hyperinflation, sans voile, sans gouvernail, sans cap. Alors que la tempête se calme, vous découvrez l'état de votre radeau et vous écopez, à la petite cuillère, en essayant de réduire deci delà, quelques dépenses. Vous êtes cependant incapable de faire face aux masses d'eau qui ont submergé votre plan contre l'hyperinflation. Vous ne réduisez même pas des dépenses exceptionnelles alors que la situation, dites-vous, est redevenue normale.
Avec vous, l'exception – le désordre économique et fiscal – est la règle. M. Macron, dont nous savons depuis dimanche que c'est M. Bricolage, a de la chance : il a recruté de bons artisans à Bercy pour trouver des expédients, 3 centimes par-ci, quelques euros par-là, alors qu'en 2027, le record du coût de la dette sera pulvérisé.
Face à un tel désastre, je me demande seulement si vous ferez perdre beaucoup de temps au Parlement ou si vous assumerez d'en venir rapidement au 49.3, ce qui nous permettra de discuter de textes sans doute plus intéressants, comme celui sur l'immigration, qui est l'Arlésienne de ce mandat.