Nous avions alerté quant aux conséquences que pourrait avoir le « quoi qu'il en coûte ». L'évolution économique était prévisible, mais elle devient vertigineuse et continue de nous inquiéter.
Dans l'état des lieux précis que vous avez dressé, plusieurs voyants passent au rouge. La situation internationale présente des signes de décrochage – vous avez parlé de la récession en Allemagne. Les présidents des fédérations bancaires évoquent 25 % de chute des encours de crédit. La consommation alimentaire est en chute de 12 % en volume depuis un an et demi. Les orateurs précédents ont parlé de la crise du logement et du bâtiment, et d'autres investissements seront bientôt touchés. On anticipe des destructions d'emplois par centaines de milliers, et une charge de la dette, fruit du « quoi qu'il en coûte », qui rendra impossible toute marge de manœuvre. Tout cela est la conséquence logique d'une inflation très élevée, qui atteint deux chiffres sur les produits du quotidien.
Votre rapport parle d'un manque de crédibilité de la trajectoire de redressement présentée par le Gouvernement et de prévisions optimistes pour la croissance en 2024 et après. J'évoquerai, pour ma part, l'évolution de l'emploi salarié : elle s'effondre cette année mais, selon les prévisions du Gouvernement, elle rebondirait comme par magie à partir de l'année prochaine. On est loin des consensus économiques !
Au sujet de la trajectoire de redressement présentée par le Gouvernement, vous parlez d'un manque de crédibilité et de prévisions optimistes pour la croissance en 2023, 2024 et après. J'évoquerai, pour ma part, l'évolution de l'emploi salarié. Elle s'effondre cette année mais, dans les prévisions du Gouvernement, elle rebondirait comme par magie à partir de l'année prochaine. On est loin des consensus économiques !
Puisque vous n'émettez pas d'avis politique, parlons mathématiques. Sur quel montant d'économies supplémentaires devrait-on travailler dès 2023 ou en 2024 pour contrôler l'évolution des finances publiques et la charge de la dette issue de la décennie Macron ?
Si l'on corrige les hypothèses du Gouvernement pour les aligner sur celles du consensus, cette charge franchira-t-elle la barre des 100 milliards d'euros annuels – le double du budget de la défense et une fois et demie celui de l'éducation nationale – avant la fin du quinquennat ? Dans la période actuelle, il faut de la transparence, une vision de long terme et peut-être un peu de courage.