J'espère ne pas avoir dit qu'il fallait sortir des phytosanitaires. J'ai dit que la réduction de la dépendance de l'agriculture envers ces produits était un enjeu de durabilité de l'agriculture, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Il faut, par ailleurs, nous préparer à une importante discussion européenne, car le projet de règlement du Parlement européen et du Conseil concernant une utilisation des produits phytopharmaceutiques compatible avec le développement durable (SUR) est en discussion. Je n'ai ni titre ni mandat pour vous faire des recommandations en la matière, mais il conviendrait que vos débats s'inscrivent dans cette perspective. Tout ce que vous dites à propos des indicateurs se produira et il est tout à fait légitime d'en discuter.
Pour ce qui est du Nodu, je comprends fort bien que la manière dont certains articles de presse un peu simplistes utilisent ces indices vous énerve – cela m'énerve aussi. Les évolutions du Nodu sont exposées sur le site du ministère de l'agriculture, qui fait toujours apparaître une rubrique distinguant les CMR1 et les CMR2, et il est tout à fait vrai que le recours à ces substances diminue, à cause des suppressions. Le même site distingue également les produits de biocontrôle. Il faut en effet procéder à des distinctions, car la globalisation induit des contresens.
Affûtez-vous donc pour les futures discussions européennes, qui iront dans le sens d'une réduction de l'usage des produits phytosanitaires – sans doute pas du biocontrôle, dont l'usage augmente, mais plutôt des pesticides chimiques de synthèse, dont l'usage diminuera. La question n'est pas de savoir si je recommande que cet usage diminue, car il diminuera de toute façon, et je n'y suis pour rien.