Si cela ne tenait qu'à moi, on continuerait l'aide au carburant mais vous savez parfaitement qu'on ne peut pas le faire parce que le cadre européen prévu en la matière prend fin. Je suis le ministre qui a prolongé quatre fois l'aide au carburant, pour 75 millions d'euros. Par ailleurs, la France s'est battue pour que le seuil passe de 30 000 à 330 000 euros.
La question de la souveraineté alimentaire est effectivement importante mais la pêche est une politique communautaire. Le président de la République et la première ministre ont dit dès le Salon de l'agriculture, en toute transparence, dans un discours de vérité, que c'était la dernière fois, dans le cadre actuel, que l'aide au carburant était prolongée et qu'il faudrait ensuite adopter d'autres mesures, notamment de solidarité au sein de la filière, pour pallier la fin de cette subvention publique. Nous avons prolongé les aides au maximum mais nos concitoyens comprennent bien qu'elles ne peuvent pas durer tout le temps.
Les mesures que j'ai annoncées ne sont pas des mesurettes. Il ne s'agit pas seulement de verdir le carburant mais aussi de réduire les prix à la pompe pour les pêcheurs de 13 centimes par litre, du côté des énergéticiens, notamment Total. Le travail qui reste à faire dans les prochains jours vise à continuer de trouver des solutions avec les régions, les départements et la filière pour organiser la solidarité et surtout mettre en place des mécanismes permettant de réduire les prix à la pompe. Nous devons, en outre, parvenir à enclencher dès maintenant la transition énergétique car toutes les grandes crises de la pêche sont des crises du carburant. On ne peut pas se retrouver tous les six mois pour en discuter : il faut aussi engager des transformations sur le plus long terme.
S'agissant de votre question portant sur Mayotte, c'est le ministère des outre-mer qui est compétent pour y répondre. Je souligne simplement un point important, que vous avez d'ailleurs évoqué : il faut s'occuper non seulement des déchets en plastique mais aussi, pour la santé des populations, des microplastiques et des nanoplastiques. Cela fait d'ailleurs partie du mandat pour la négociation du traité international contre la pollution plastique.