Monsieur le secrétaire d'État, nous avons déjà eu l'occasion de nous rencontrer afin d'évoquer l'intérêt particulier et légitime des Polynésiens pour les questions maritimes et la volonté forte des élus polynésiens de discuter avec vous de ces sujets. Je vous remercie, à cet égard, d'avoir répondu à l'invitation du président Moetai Brotherson à vous rendre en Polynésie au mois de novembre.
La France possédant le deuxième espace maritime au monde, elle avait un rôle tout particulier à jouer dans le cadre des négociations sur le traité international pour protéger la haute mer. Cependant elle n'aurait jamais eu ce rôle et le traité aurait été de moindre importance pour elle sans ses collectivités d'outre-mer, notamment la Polynésie. En effet, les espaces maritimes d'outre-mer représentent 96 % de l'espace maritime français, dont près de la moitié est occupée par mon pays.
Ce nouveau traité international est un accord historique à la fois pour la protection des ressources marines et pour le partage des ressources issues de la mer. Seulement, s'il est question d'un partage entre États développés et États en développement, il faudrait qu'il en soit de même entre la France métropolitaine et ses collectivités d'outre-mer. Ces dernières subissent de plein fouet les conséquences de la montée des eaux et de la pollution marine. Il conviendrait de garder leurs intérêts en tête lors des négociations à venir. Le groupe des outre-mer du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a préconisé en avril 2023 de consacrer, dans ce cadre, une place particulière aux régions ultrapériphériques.
Quelles mesures concrètes votre ministère envisage-t-il pour que la voix des populations ultramarines et les « savoirs autochtones », pour reprendre l'expression utilisée par mon collègue Taché, soient entendus lors des futures négociations, notamment au sujet de l'exploration des fonds marins ?