Cette situation fait l'objet d'une très grande vigilance. Il est hors de question de voir notre souveraineté rognée. Nous ne sommes pas contre les capitaux étrangers mais nous devons maintenir notre souveraineté sur certains éléments stratégiques. C'est pourquoi le droit français comporte, grâce au travail des députés, des dispositions très fortes pour protéger les intérêts stratégiques de la France. Pour la même raison, nous avons déployé une stratégie indo-pacifique qui vise à réaffirmer la présence de la France et de l'Union européenne, de l'océan indien au Pacifique en passant par le sous-continent indien.
J'en viens à la Méditerranée. L'ambition qui nous anime depuis le discours du président de la République à la Sorbonne, en 2017, qui portait sur le renforcement de la souveraineté, est valable pour tous les secteurs, y compris la stratégie portuaire. Le premier ministre de l'époque, Édouard Philippe, qui est un maire portuaire, a relancé dans un autre discours Haropa, qui rassemble Le Havre, Rouen et Paris, afin de nous doter d'infrastructures portuaires au niveau, attractives et suffisamment capitalisées pour ne pas faire l'objet d'appétits de la part d'autres pays.
Parce que nous considérons les ports comme des lieux stratégiques, en particulier pour notre souveraineté énergétique, pour nos approvisionnements en matières premières et pour la circulation des marchandises, j'ai reçu pour mandat de renforcer notre souveraineté portuaire, comme le prévoit notamment la stratégie France Mer 2030. Nous nous employons à faire de même au niveau européen, grâce à un travail de planification en mer, relatif aux ports importants et aux connexions qui existent entre eux, de la mer du Nord à la Méditerranée en passant par Le Havre.
Lorsque j'ai rencontré mon homologue chypriote à Londres, il y a deux semaines, nous avons parlé de la coopération nécessaire, non seulement pour réaliser la transition énergétique dans les ports mais aussi pour y assurer une pleine souveraineté européenne. Il faudra pour cela veiller, en particulier dans le cadre de la prochaine présidence du Conseil de l'Union européenne, à porter une attention particulière à la bonne intégration de tous les enjeux maritimes, qu'il s'agisse des questions énergétiques, des infrastructures, du secteur portuaire ou de la formation.