Merci tout d'abord de m'accueillir dans votre commission.
Monsieur le secrétaire d'État, je vous remercie de vous être déplacé trois fois à New York pour les négociations du traité BBNJ, qui doivent aussi beaucoup à vous, chers collègues. En effet, c'est d'une résolution, déposée par ma collègue Maina Sage, qu'est partie la volonté politique de donner à l'espace au-delà de 500 kilomètres de nos côtes, un vrai cadre juridique.
Ce cadre poursuit deux objectifs : d'une part, une bonne gestion de nos ressources, en acceptant de temps en temps de fermer certaines zones, pour que la ressource puisse se renouveler ; d'autre part, les aires protégées. L'objectif de 30 % d'aires protégées, dont 10 % de façon forte, n'est-il pas trop ambitieux ? Ne faudrait-il pas en limiter le nombre mais les tenir ? L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) privilégie ainsi des zones presque fermées et sanctuarisées, que l'on pourra mettre en jachère.
Parmi ces aires protégées, il faudra travailler sur l'énorme zone de l'Antarctique Est. Ainsi, je remercie le président Bourlanges d'avoir cosigné la proposition de loi de programmation polaire, qui vise à donner à la France les moyens d'une stratégie polaire. Les chantiers sont nombreux : il faut que l'on reconstruise un quai et la base Dumont-d'Urville et que l'on donne aux chercheurs les moyens de découvrir l'Antarctique Est, cette dernière terre inconnue de la planète où aucun bateau n'a jamais hiverné. Pour cela, nous devons profiter du prochain One Planet - Polar Summit, qui sera organisé à Paris en novembre. Dans les sept à huit ans qui viennent, il faut que nous puissions donner aux chercheurs et à la stratégie polaire de vrais moyens.