On voit ici tout l'intérêt du travail parlementaire : avec ce rapport d'information, vous avez parlé de ces questions en amont de notre action.
La lutte contre la pêche illicite est un enjeu de préservation de la souveraineté et de lutte contre l'effondrement de la biodiversité. En Guyane, 95 % des pontes de tortues luth ont disparu en vingt ans, du fait de la pêche illégale. À ma demande et avec l'accord du président de la République, la France a rejoint l'Alliance internationale de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (IUU).
Avec les moyens affectés par la loi de programmation militaire, nous renforcerons la lutte contre la pêche illégale, avec de nouveaux patrouilleurs, avec des inspecteurs, que nous mettrons à disposition de certains pays côtiers pour renforcer les contrôles, et avec des moyens satellitaires supplémentaires. Cette action résolue fera comprendre à ces acteurs qu'il est hors de question qu'ils viennent piller nos eaux, élément de souveraineté alimentaire pour les populations, notamment du Pacifique.
En outre, nous mettrons ces questions à l'ordre du jour des instances internationales. Lors du G7 au Japon, le président de la République a souhaité inclure un volet sur la pêche illégale et m'a demandé d'organiser avant la fin de l'année une réunion ministérielle, avec tous les pays du Pacifique, sur l'enjeu de la lutte contre la pêche illégale. Nous mettrons en avant les actions fortes de l'Union européenne, qui sanctionne avec des cartons rouges et des cartons jaunes les États qui se livrent à ces activités et qui adapte en conséquence ses relations commerciales et financières ainsi que l'accès à l'aide au développement.
La coopération entre les marines fait également partie des thématiques abordées par l'académie du Pacifique, dont les modalités sont à préciser avec les États du Pacifique notamment.
Vous avez raison de dire qu'il faut renforcer la coopération : je participerai en novembre au Forum des îles du Pacifique, puis me rendrai dans les îles Cook et dans les Samoa, dans le cadre de la signature de l'accord entre les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et l'Union européenne, ainsi qu'en Polynésie, à l'invitation du président Moetaï Brotherson.
Il faut contrôler, éloigner, appréhender, sanctionner, mais aussi occuper l'espace maritime : la nature ayant horreur du vide, s'il n'y a pas de navire de pêche dans nos eaux, d'autres pays les occuperont. En Guyane, nous avons signé un plan de relance de la pêche. Hier, à Wallis-et-Futuna, j'ai annoncé un financement de 550 000 euros pour favoriser la flotte hauturière. Avec le président Brotherson, nous travaillons à une stratégie pour développer la pêche polynésienne, afin de déployer des bateaux sur l'eau et renforcer la souveraineté alimentaire de ces magnifiques territoires.