Nous regardons toutes les pollutions. C'est la raison pour laquelle la France dispose d'un Observatoire de l'éolien en mer, doté d'environ 60 millions d'euros, qui examine toutes les incidences des éoliennes sur la biodiversité. Les éoliennes, l'industrie, la pêche, avec les filets abandonnés, le transport maritime et ses éventuelles pertes de conteneurs, aucun secteur n'est exonéré de ce travail sur les effets des activités en mer. Toutefois, pour l'éolien en mer, c'est une ambition de souveraineté énergétique, pour réduire notre dépendance au pétrole, que nous ne produisons pas. Dans un contexte de volatilité macroéconomique, plus que jamais, nous devons accélérer en la matière.
Nous ne renonçons pas à notre capacité à agir ; nous organisons les choses. La haute mer appartient à tout le monde. Plutôt que d'accepter la règle « premier arrivé, premier servi » – un pays peu regardant sur l'environnement pouvant arriver le premier –, on définit un cadre de coopération multilatérale. Cela sert nos intérêts, d'autant que notre diplomatie est présente partout, donc que nous pouvons faire entendre notre voix dans toutes les instances.
Enfin, certains pays n'ont pas signé le traité BBNJ mais ils y viendront. L'engagement de l'Union européenne donne l'appui d'une vingtaine de pays. À partir du moment où la ratification de soixante pays rend ce traité juridiquement contraignant et universel, ses dispositions s'appliquent à tous. L'enjeu est donc de disposer des soixante ratifications. Notre ambition est que ce traité soit ratifié le plus rapidement possible, pour qu'il s'applique à tout le monde.
Que la Hongrie signe le traité alors qu'elle n'a pas de façade maritime montre que chacun prend conscience que climat et océans sont liés. On ne réglera pas la question climatique si l'on ne s'inquiète pas de celle des océans. Il est de l'intérêt de pays sans façade maritime de s'intéresser à la santé des océans. C'est la raison pour laquelle certains pays qui, certes, ne sont pas de grandes puissances économiques, considèrent que ce traité et la diplomatie océanique sont des priorités. Plusieurs pays africains, pas forcément littoraux, m'ont ainsi contacté, parce qu'ils souhaitaient avancer sur ces questions.