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Intervention de Aurore Bergé

Séance en hémicycle du mardi 3 octobre 2023 à 15h00
Plein emploi — Article 10

Aurore Bergé, ministre des solidarités et des familles :

Mes premiers mots sont pour les professionnels de la petite enfance. Vous l'avez tous dit : notre devoir est d'abord de soutenir celles et ceux – surtout celles, en l'occurrence – qui prennent soin de nos enfants. Pendant très longtemps, on n'a pas considéré qu'ils exerçaient des métiers, qu'il leur fallait suivre des formations adaptées et qu'ils devaient être dûment reconnus. La première étape est donc celle-ci : reconnaître ces hommes et ces femmes pour ce qu'ils sont – des professionnels exerçant des métiers essentiels pour le pays et pour nos enfants, notamment pendant leur développement au cours des 1 000 premiers jours de la vie, avant 3 ans.

Ensuite, oui, des moyens concrets sont mis sur la table. Ils sont déjà signés et validés, et peuvent donc être vérifiés : il ne s'agit pas de vœux pieux, monsieur Martinet, mais de la convention d'objectifs et de gestion signée entre la Caisse nationale des allocations familiales – la Cnaf – et l'État. Tout est écrit noir sur blanc : 6 milliards d'euros seront déployés entre 2023 et 2027 afin d'aider les communes – j'entends les inquiétudes de M. Bazin – à construire de nouvelles places, en matière d'investissement et de fonctionnement, mais aussi à rénover et à accompagner les places existantes. Il s'agit aussi d'aider les professionnels : 200 millions seront mobilisés à partir du 1er janvier 2024. Je le dis et je le répète devant les parlementaires : pas 1 euro n'ira aux groupes privés si les conventions collectives ne sont pas revues à la hausse pour mieux soutenir les professionnels, qu'il s'agisse de la mobilité professionnelle, de la validation des acquis de l'expérience ou tout simplement du droit de suivre des formations pendant le temps professionnel et, naturellement, de la sortie des bas salaires.

Toutes ces mesures sont très concrètes, budgétées, objectives, signées, vérifiables. Je ne vous dis pas qu'il faudra attendre le projet de loi de finances pour qu'elles prennent corps ; non, il s'agit de moyens concrets, car le lien existe – Mme Garin l'a dit – entre le service public de la petite enfance et le projet de loi pour le plein emploi, monsieur Dharréville. Chaque année, 160 000 femmes renoncent à reprendre une activité professionnelle faute d'un mode de garde. Le lien entre la capacité à faire garder son enfant en toute sécurité et la capacité d'émancipation des femmes est donc évident.

En somme, oui à la revalorisation des professionnels de la petite enfance, oui à l'égalité entre les femmes et les hommes, et oui à un service public de la petite enfance qui reconnaisse les communes comme autorité organisatrice et, surtout, qui leur donne les moyens de l'être !

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