Dix mille professionnels de crèche manquent à l'appel, 120 000 assistantes maternelles partiront à la retraite d'ici à 2030 et 25 % des communes sont en situation très tendue. Lors de l'examen du budget de l'an dernier, le groupe Écologiste avait déjà appelé de ses vœux la création du service public de la petite enfance. Nous ne sommes ni les premiers ni les derniers à défendre cette idée, dont nous nous réjouissons qu'elle fasse son chemin.
Nous regrettons cependant qu'un secteur aussi important, qui est l'un des piliers de notre société, ne fasse pas l'objet d'une loi-cadre spécifique, car toutes les questions en jeu sont assez cruciales pour mériter un débat plus approfondi. Ce projet de loi est tout de même un premier pas, et nous nous en félicitons.
Le service public de la petite enfance est un enjeu majeur d'égalité entre les femmes et les hommes. Il est l'une des principales garanties de l'accès des femmes au marché du travail, alors que les inégalités en termes de salaires et d'accès à l'emploi demeurent très fortes. Il y va aussi, naturellement, du soin qu'on prend de nos enfants, notamment de la lutte contre les dérives de la privatisation et contre les scandales parfois sordides, que nul ne souhaite revivre, et qui peuvent survenir dans des crèches problématiques.
Mais il s'agit aussi de prendre soin de ceux qui prennent soin de nos enfants. Comment allons-nous revaloriser les salaires des professionnels de la petite enfance, mieux reconnaître l'importance de leurs métiers dans la société et améliorer – car sur ce point, il y a urgence – leurs conditions de travail ?
Nous pensons qu'il faut aller plus loin, car c'est ce que méritent à la fois les professionnels de la petite enfance et nos enfants. Ce constat est partagé par-delà les bancs de l'hémicycle. Vous y trouverez du soutien dès lors que vous voudrez faire davantage pour le service public de la petite enfance.