Madame la Première ministre, après le temps des discours sur la planification écologique vient le temps des actes. En la matière, votre gouvernement a l'occasion immédiate de prendre une initiative historique pour le vivant.
Mon collègue Loïc Prud'homme vous a posé une question sur ce sujet. Dans quelques jours, vous porterez la voix de la France sur le renouvellement de l'autorisation du glyphosate dans l'Union européenne. Vous pourrez alors concrétiser un engagement ancien que le Président de la République n'a pas réussi à tenir jusqu'alors.
En 2017, lors du précédent vote des États membres, la France avait voté contre la réautorisation du glyphosate, position louable mais qui n'a pas suffi à emporter la décision, l'Allemagne ayant voté pour. Depuis, Emmanuel Macron a échoué à interdire le glyphosate sur le seul territoire français. En 2022, il avait finalement déclaré : « C'est l'erreur que j'ai commise en début de quinquennat : il faut agir sur ces sujets au niveau européen. »
Madame la Première ministre, les conditions sont réunies pour concrétiser cet engagement du président au niveau européen. Sur le plan politique, l'Allemagne a changé de cap et annonce qu'elle ne votera pas la réautorisation. Le vote de la France sera donc déterminant car il conditionnera le résultat du scrutin.
Sur le plan sanitaire, le doute n'a plus lieu d'être. Le glyphosate est classé cancérogène probable depuis huit ans par l'OMS – Organisation mondiale de la santé – et les plus prestigieux instituts de recherche français. Alors que la France reconnaît que les effets du glyphosate sont incontestables sur la biodiversité – elle en a même informé la Commission –, ceux-ci n'ont tout simplement pas été évalués par l'AESA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments.
La seule position qui vaille est celle du refus de toute réautorisation du glyphosate.