Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, depuis votre nomination, vous avez fait preuve d'une volonté certaine de combattre le fléau sociétal qu'est le harcèlement scolaire. Il est vrai que la France accuse un très grand retard dans ce domaine, contrairement à de nombreux pays européens.
Vos annonces – je défends certaines de vos propositions depuis longtemps – devront être déclinées rapidement en actions concrètes, en espérant qu'il ne s'agisse pas encore d'un effet de communication. Au sein des Républicains, nous avons créé un groupe de travail consacré à la lutte contre le harcèlement scolaire, que je coanime avec ma collègue Michèle Tabarot. Nous serons donc très vigilantes sur l'application des propositions que vous avez formulées. Par la voix de ma collègue Christelle D'Intorni, nous avons également demandé la création d'une commission d'enquête relative à cette question.
Pour être efficace, la lutte contre le harcèlement scolaire doit être appréhendée dans toutes ses dimensions et dans le temps long. Nous connaissons votre intérêt pour les cours d'empathie, inspirés de la méthode danoise. Je veux citer un autre modèle, celui de la Suède, pays où les cours d'empathie ne permettent pas, à eux seuls, de résoudre le problème. Leur manière de concevoir l'éducation des enfants de façon positive, motivante et bienveillante y contribue également.
Si nous sommes biologiquement programmés pour faire preuve d'empathie, celle-ci doit pouvoir se développer et s'entretenir tout au long du parcours éducatif, mais également au sein de la famille. Pour ce faire, il est absolument nécessaire de soutenir et d'accompagner les établissements qui sont souvent sans ressources et doivent pallier la pénurie de psychologues, d'infirmières, de surveillants. Nous devons aussi leur permettre d'élaborer un plan de lutte adapté à leurs enjeux et à leurs spécificités, ainsi qu'à ceux du territoire, en associant les parents.
Un véritable changement de paradigme, que nous appelons de nos vœux au sein des Républicains, ne doit-il pas être entrepris ? Ce changement systémique et culturel permettrait également de juguler les violences auxquelles se livrent les jeunes dans la rue et sur les réseaux sociaux, lesquelles progressent, mais aussi, tout simplement, d'apprendre le civisme aux adultes de demain.