Le prix du carburant dans le secteur de la pêche tutoie le seuil de 1 euro le litre, alors qu'il était de 60 centimes il y a un an. Dans moins de quinze jours, le 15 octobre, l'État mettra fin à la ristourne de 20 centimes par litre instaurée pour accompagner le secteur, après la flambée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine.
La guerre n'est pas finie, le prix du combustible ne faiblit pas et l'aide va s'arrêter. Cette décision est lourde pour la filière, qui a essuyé plusieurs tempêtes ayant brutalisé les trésoreries – le covid et le Brexit, pour ne citer qu'elles.
Pour que les Français comprennent bien ce qui se passe dans le secteur de la pêche, je le dis sans détour : certains armements jouent leur vie avec la suppression de 20 centimes d'aide. Le prix du poisson n'évolue pas, alors que le gazole représente plus de 35 % des charges de l'armement ; cela plombe la rentabilité des marées et la fiche de paye des marins-pêcheurs.
Face à la forte inquiétude de la profession, vous avez annoncé quelques mesures de substitution à l'aide au carburant, mais elles ne nous ont pas convaincus et n'ont pas convaincu les quais. Soit ces dispositions existent déjà – les 7 % de biocarburant dans le gazole –, soit elles ne sont applicables qu'à moyen et long termes. La taxe sur l'éolien, c'est du vent et ça ne fait pas la maille dans l'immédiat. Compte tenu de l'impact économique du prix de l'énergie sur la pêche, la question urgente et vitale consiste à savoir si vous allez accompagner concrètement les armements de pêche après le 15 octobre.
Il y a quelques jours, j'étais chez vous, monsieur le secrétaire d'État, à Saint-Quay-Portrieux, mais aussi à Dieppe et au Tréport. Les marins-pêcheurs attendent que vous preniez des mesures qui sont déjà sur la table ; je pense notamment à la proposition d'une taxe flottante, qui amortirait les vagues de hausse, en attendant la décarbonation.