Nous soutenons d'autant plus fermement l'amendement de M. Pierre Dharréville que la création de la VAE en 2002 fut l'œuvre d'un très bon ministre délégué à l'enseignement professionnel.
Le Conseil supérieur de l'éducation a émis un avis très critique sur la logique des blocs de compétences et sur la logique générale du projet, s'agissant de la reconnaissance des savoir-faire au travail.
On observe une lutte forte au sein des opérateurs et entre eux concernant la place respective des compétences et des qualifications. Trois critères permettent de les distinguer. Le premier est la réversibilité : une compétence peut disparaître, tandis qu'une qualification ne fait que progresser. Le deuxième est la transversalité : une compétence est adaptée à un secteur ou à une branche, alors que la qualification peut-être déplacée d'un secteur ou d'une branche à l'autre. Le dernier critère est la dimension holiste : la compétence signifie qu'on sait utiliser une machine, la qualification suppose qu'on en comprenne le fonctionnement, donc qu'on puisse en maîtriser les usages ultérieurs ou ceux d'autres machines.
Nous sommes donc profondément sceptiques, même rigoureusement hostiles à l'usage de la notion de bloc de compétences telle qu'elle est constituée ici, et nous soutenons pleinement le présent amendement.
Vous l'avez dit, c'est un enjeu fort du débat, la certification de compétences veut répondre à de prétendues pénuries de main-d'œuvre. On distribue des compétences pour peupler des postes de travail vacants. La qualification, au contraire, ne vise pas à subir le marché du travail de demain, mais à le structurer, en amont et en avance.