Je n'en suis pas tout à fait sûr. En novembre 1995, je suis devenu ministre de la fonction publique : cette expérience m'a beaucoup appris sur le dialogue syndical – y compris dans un esprit parfois très amical –, ce qui m'a été utile par la suite.
Durant la période où j'ai exercé mes fonctions au ministère des transports, l'Élysée ne m'a jamais rien demandé à ce sujet : je n'ai pas eu le sentiment de ce traumatisme.
La question était surtout celle de la transformation de la SNCF, qui était une société monopolistique avec sa propre culture et son système de valeurs : ceux qui y travaillaient avaient le sentiment de faire partie d'une grande maison. Je souhaitais faire évoluer les choses, mais en conservant tout cela. Nous ne souhaitions pas en rajouter, c'est vrai : Bruxelles nous contraignait à l'ouverture à la concurrence et nous avions déjà utilisé tous les délais possibles. Nous n'avions pas envie de faire flamber la maison.