Les grèves font partie des raisons qu'évoquent les chargeurs pour expliquer leurs doutes quant à la fiabilité du fret. Mais j'ai bien noté votre remarque, qui ne m'étonne pas.
Les gares fantômes ont été fermées précisément en raison de leur caractère fantomatique. Ce qui m'intéressait était de remplir les trains. Je n'allais pas conserver des gares dans lesquelles il n'y avait plus aucune activité.
Pour ce qui est du maillage des infrastructures, il faut le faire dans les lieux où l'on peut massifier. J'ai parlé des ports – trente ans d'échec. Le trafic qui arrive dans les ports est massifié nativement ! La situation est délicate pour les marchés d'intérêt national. Certains sont en grande difficulté, comme celui de Perpignan. D'autres, proches des villes, souffrent du manque de place dans les sillons. Sans parler de la tiédeur à faire passer de nouvelles lignes. Cela étant, vous avez raison, le maillage doit se faire là où il y a de la massification.
Quant à obliger les plateformes à se relier, je ne suis pas convaincue. Voyons les choses différemment : les plateformes doivent être attractives. Elles ne le seront que si elles sont reliées. J'imagine mal comment établir ce type de contrainte en France mais nous pourrions obtenir le même résultat par l'incitation. Les plateformes viables, à l'avenir, seront celles qui seront bien reliées au mode lourd, y compris le fluvial, pour lequel le problème des sillons ne se pose pas. Ces propositions vont dans le bon sens : pas de plateformes fantômes mais des plateformes qui accueillent de nombreux trains de marchandises.