Madame la ministre déléguée, cette mesure pourrait être une fausse bonne idée. Pour obtenir le diplôme d'aide-soignant, par exemple, il faut valider six modules, six stages obligatoires – en médecine, en chirurgie, en gériatrie, en psychiatrie ou auprès de personnes handicapées, notamment.
En tant que professionnelle, je me suis aperçue, lors de mon arrivée dans un service de réanimation de malades du covid, qu'au bout de dix années en Ehpad, j'avais pris de très mauvaises habitudes. Imaginons ce que ce sera pour les aidants qui n'ont bénéficié d'aucune formation !
Même s'ils se sont très bien acquittés de leur mission d'aidant, ils n'auront pas les bons gestes, parce qu'on ne les aura pas formés, par exemple, à mettre les patients en position latérale s'ils n'ont jamais eu à le faire au cours des années. En outre, les aidants font beaucoup de gestes infirmiers, alors que l'on ne peut pas devenir infirmier par VAE.
Je veux saluer tous ceux qui font fonction d'aide-soignant de notre pays qui ont obtenu leur certification par la VAE, car celle-ci prend en moyenne entre dix-huit et vingt-quatre mois, alors que la formation au métier d'aide-soignant dure dix mois.
Toutefois, j'invite ceux qui font fonction d'aide-soignant et qui sont candidats à la certification à privilégier la formation de dix mois et à demander à leur employeur de la financer, puisqu'ils travaillent dans le privé – un tel statut est impossible dans le public. Ils éviteront d'avoir à cumuler travail la nuit et préparation de la VAE le jour – une de mes collègues l'a fait – et bénéficieront grandement des six modules et des six stages de la formation, chacun d'entre eux permettant de beaucoup apprendre.
Monsieur le rapporteur, contrairement à ce que vous semblez indiquer, les instituts de formation d'aides-soignants (Ifas) préparent à la validation de modules de compétences. Mon passage dans un service de psychiatrie m'a beaucoup servi pour travailler en Ehpad, tout comme mon expérience dans un service de chirurgie m'a été très utile pour les malades du covid en réanimation.
Cet amendement repose donc sur une fausse bonne idée, hélas. Du moins, l'idée était là. Les aidants seront en tout cas ravis de suivre l'excellente formation de dix mois.