Tous les signaux sont pourtant plus alarmants que jamais. Notre dette dépasse désormais les 3 000 milliards d'euros, soit près de 45 000 euros de dette par Français. La note de la France a été dégradée par l'agence Fitch, et notre pays devrait de nouveau faire l'objet d'une procédure de surveillance de l'Union européenne pour déficit excessif. La France s'apprête à lever 285 milliards d'euros sur les marchés, un record absolu, soit 15 milliards de plus qu'en 2023, et ce alors que les taux à dix ans sont à leur plus haut niveau depuis 2012.
Notre dette nous coûte de plus en plus cher : la charge des intérêts, qui était de 31 milliards d'euros en 2021, devrait atteindre 57 milliards en 2024 et pourrait dépasser les 80 milliards en 2027. C'est devenu, et de loin, le poste de dépense le plus important de l'État. Le temps de l'argent magique et des taux d'intérêt négatifs n'est donc plus qu'un vieux souvenir.
Enfin, le budget que votre gouvernement vient de nous présenter, et qui nous laisse pour le moins circonspects, est le cinquantième consécutif à afficher un déficit.
Tous ces signaux qui virent désormais au rouge écarlate auraient pu, auraient dû, devraient vous inciter à changer radicalement de logiciel, et à faire du désendettement de notre pays un axe majeur, voire la priorité du deuxième quinquennat du Président de la République.