Je tiens à rendre hommage aux 8 à 11 millions de Français qui accomplissent en toute discrétion une charge considérable, en consacrant une grande partie de leur quotidien à aider un proche dépendant. Comme Marine Le Pen le dit depuis des années, nous devons tout faire pour aider les aidants. En ce qu'ils sont un maillon essentiel de notre système de santé, ils doivent enfin bénéficier de toute la reconnaissance qu'ils méritent. À ce titre, mobiliser la VAE pour faciliter leur insertion ou leur reconversion professionnelle est une idée louable, dans la mesure où elle permet de reconnaître le travail formidable, mais souvent contraint, qu'ils accomplissent.
Cependant, vous passez à côté de l'enjeu majeur. Comme l'a justement souligné notre candidate à l'élection présidentielle, la priorité des aidants non professionnels n'est pas de se reconvertir dans les métiers qu'ils exercent de fait pour leur proche, métiers qui sont, pour beaucoup d'entre eux, difficiles et chronophages, car leur situation est telle qu'ils ne peuvent tout simplement pas se le permettre. En effet, au-delà de la fatigue physique et morale, leur principale difficulté est de se maintenir dans l'emploi ou de conserver des revenus équivalents. Or, jusqu'ici, les réponses apportées par les pouvoirs publics sont très faibles.
C'est pourquoi Marine Le Pen avait proposé de généraliser à douze mois le congé du proche aidant pour l'ensemble de sa carrière et d'indexer l'indemnisation sur les revenus de la personne aidante, avec une couverture à 100 % des pertes salariales lorsqu'elle est rémunérée jusqu'au niveau du Smic, à 80 % jusqu'au revenu médian et à 50 % au-delà. Marine Le Pen avait en outre proposé de créer une aide spécifique de 300 euros mensuels pour toute personne emménageant chez un proche dépendant ou l'accueillant chez elle pour se consacrer pleinement à son accompagnement.
Il est grand temps que le Gouvernement prenne la mesure des difficultés des proches aidants et y réponde. N'ajoutez pas de l'injustice sociale à leur détresse !