Pour rappeler avec force l'objectif de préserver l'intérêt général, nous proposons d'instaurer des indicateurs socialement utiles. Le pilotage par indicateurs existe déjà dans le cadre de la convention tripartite entre l'État, l'Unedic et Pôle emploi, les indicateurs en question portant notamment sur le nombre de retours à l'emploi, la satisfaction des entreprises, le nombre de demandeurs d'emploi de longue durée, et ainsi de suite. Ils ont plusieurs défauts, cependant. Ils ignorent largement la qualité des emplois et des parcours proposés. Ils ont aussi des effets pervers : raisonner en fonction du nombre de demandeurs d'emploi invite évidemment à désinscrire des demandeurs par différents moyens. Deux agences locales ayant des pratiques différentes peuvent aboutir à un résultat identique au regard de cet indicateur ; il existe donc différents moyens d'atteindre un même but, ce qui pose problème. Un indicateur doit permettre d'ajuster les moyens et les objectifs, et non se contenter d'envisager la finalité d'une action.
Nous proposons donc que les usagers jouent un rôle plus important dans l'évaluation des résultats et que soient évaluées les conditions d'exercice des agents exerçant dans ces réseaux, ainsi que la nature des emplois retrouvés – en somme, d'éviter les effets pervers que j'évoquais à l'instant en affinant les objectifs de suivi et de qualité de l'emploi.