« Arrêtez avec cette légende d'opportunité quand on est au chômage ; ça ne vaut que pour ceux qui ne sont pas chargés de famille ou n'ont jamais construit de parcours professionnel intéressant […] Au-delà, c'est totalement destructeur, à tous niveaux. » Voilà une parole de chômeur, extraite du livre blanc Paroles de chômeurs écrit à partir de témoignages recueillis par le collectif Alerte, l'Action catholique ouvrière ou encore ATD Quart monde. Ce n'est pas exactement ce que j'aurais écrit, mais si je vous l'ai lue, c'est parce qu'il s'agit d'une parole de chômeur qui méritait d'être prononcée et entendue dans l'hémicycle.
Malheureusement, aujourd'hui, à Pôle emploi, on n'entend la parole des chômeurs qu'à travers des « focus group », des groupes de discussions auxquels participent des personnes sélectionnées dont on recueille l'avis sur la qualité du service public de l'emploi comme on le ferait dans un institut de sondage d'opinion. À l'inverse de nombreux services publics, comme les écoles et les hôpitaux, le service public de l'emploi est un des rares à n'être pas doté d'une structure de représentation des usagers.
Cet amendement tend donc à garantir la représentation des usagers au sein de la gouvernance de France Travail. C'est une mesure de bon sens, mais aussi une nécessité publique, puisqu'elle aiderait à formaliser un dispositif pour représenter la parole de ceux qui sont aujourd'hui oubliés, et qui sont pourtant les principaux concernés.