Cette proposition de suppression de l'article s'inscrit dans la foulée des observations que nous avons déjà faites concernant la confusion manifeste qu'entretient le Gouvernement entre le statut de demandeur d'emploi d'un côté, fondé sur une indemnisation assurantielle pour l'individu, c'est-à-dire que chacun s'ouvre des droits futurs au titre de cotisations antérieures – on remarquera qu'à certaines époques, ce droit existait même sans cotisation antérieure, mais laissons cela de côté –, et le RSA de l'autre, prestation de sécurisation des familles versée à un ménage qui n'a pas assez d'argent pour survivre. Là-dessus, il n'y a pas de débat entre nous.
Néanmoins, vouloir plaquer une situation sur l'autre mène à une incongruité, voire à une absurdité. Si l'un des deux adultes du ménage touchant le RSA ne se rend pas au rendez-vous, se trompe d'endroit ou ne réussit pas à se connecter à la visioconférence, bref, s'il ne parvient pas à répondre aux obligations du contrat d'engagement, le versement sera suspendu. Or cet argent n'est pas versé qu'à lui, mais aussi à son ou sa partenaire. Dès lors, l'erreur commise par l'un des adultes conduit à priver son concubin ou sa concubine de revenu.