Le texte constituera un véritable big bang pour le service public de l'emploi. Malheureusement, cette révolution va dans le mauvais sens : c'est une révolution à l'envers. Vous prévoyez de modifier considérablement la mission des agents de Pôle emploi, qui s'interrogent beaucoup sur l'avenir de leur métier. Or nos débats n'ont pas beaucoup élucidé les futures transformations de leur profession. Il me semblerait utile de travailler avec eux sur ce point, plutôt que de consulter uniquement la direction de Pôle emploi – d'ailleurs, je ne sais même pas si vous l'avez fait. C'est la première raison pour laquelle nous défendons le report de l'entrée en vigueur du texte.
La seconde raison réside dans notre opposition à la nature et à la philosophie même de ce que vous appelez accompagnement, et qui contribue d'ailleurs à la modification des missions des agents.
Ma troisième remarque concerne les expérimentations. Ces opérations tiennent bien souvent du cheval de Troie : après y avoir procédé, on ne revient plus en arrière et on les généralise. En l'occurrence, vous n'avez même pas attendu la fin des expérimentations pour inscrire le dispositif dans la loi. Ce procédé me semble exagéré et problématique, malgré les arguties que vous avez déployées pour tenter de le justifier.
Enfin, il s'agit de savoir qui va payer. M. Delaporte a déjà exposé plusieurs objections ; pour ma part, je vous interroge quant au financement par l'Unedic, car ce point reste obscur et mériterait d'être approfondi.