Nous souhaitons empêcher toute possibilité de suspendre ou de supprimer l'allocation des bénéficiaires du contrat d'engagement jeune. Après avoir entendu les propos de certains de nos collègues, il ne me semble pas inutile de rappeler la situation actuelle de la jeunesse. Je citerai d'abord un chiffre, terrible et terrifiant : plus de 25 % de ceux qui font la queue pour accéder aux distributions des banques alimentaires ont moins de 25 ans.
Je suis élu d'une circonscription, en Seine-Saint-Denis, frappée de plein fouet par la précarité et la pauvreté – je sais que je ne suis pas le seul élu, au sein de cet hémicycle, dans ce cas. Or la jeunesse est directement touchée et je vous assure que l'immense majorité des jeunes qui vivent dans cette situation d'extrême précarité ne passent pas leur journée, comme l'a dit tout à l'heure une députée macroniste, sur un canapé, à se livrer à la paresse – c'est manifestement la vision qu'elle en a.
Je rappelle que l'allocation perçue dans le cadre du contrat d'engagement jeune est de 528 euros par mois et s'adresse aux plus précaires, c'est-à-dire les jeunes âgés de 16 à 25 ans et les personnes de moins de 30 ans en situation de handicap, qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Suspendre ou supprimer cette allocation conduirait à les condamner à une situation d'extrême pauvreté : si nous le faisons, le mal sera fait et risquera d'être définitif, disons les choses comme elles sont. Je vous invite donc à prendre ces éléments en considération, parce qu'il serait hypocrite de se lamenter ensuite sur les conséquences, souvent effroyables, d'une telle décision.