Vous le savez, nous croyons que la dignité est inconditionnelle, de sorte que, au nom de nos valeurs, nous rejetons vos contrôles et vos sanctions. Nous connaissons la réalité des contrôles, des humiliations, des intrusions dans la vie privée. Ils sont déjà nombreux : sous couvert de chasse à la fraude, vous organisez l'acharnement et l'humiliation des plus fragiles. Le Monde, dont vous conviendrez avec moi qu'il n'est pas un tract de la NUPES, a évoqué « l'enfer des contrôles ».
Ainsi, Pierre, Lyonnais de 30 ans ayant pointé au chômage un jour trop tard, a-t-il vu son RSA et ses aides personnelles au logement (APL) suspendus. Il affirme s'être heurté à un mur pour récupérer ses droits et avoir subi une véritable humiliation. Il avait devant les yeux ses comptes bancaires, dont on épluchait chaque ligne, en lui demandant : « Avez-vous vraiment besoin d'un abonnement Internet ? », « À quoi avez-vous dépensé ces 20 euros retirés en espèces ? ». Il affirme : « Je me suis senti rabaissé. »
Je pense, comme la présidente d'ATD Quart-Monde Marie-Aleth Grard, que ces contrôles des brosses à dents particulièrement intrusifs, qui visent d'abord les femmes seules avec enfants, placent les familles dans une insécurité permanente.
Monsieur le ministre, quand vous avez des démêlés avec l'autorité judiciaire pour des lithographies, par exemple, vous recevez le soutien d'un cabinet d'avocats et même du Président de la République.