Voilà la vraie question : quel emploi souhaitez-vous ? Comme M. Arthur Delaporte vient de l'exposer brillamment, cet amendement vise à ce qu'aucune offre d'emploi sous statut d'auto-entrepreneur ne soit transmise par l'organisme référent si le demandeur a un projet d'activité salariée. Ce n'est pas rien !
Où en est la dégradation du marché du travail ? À force de vouloir imposer aux travailleurs d'accepter n'importe quel emploi, dans une logique libérale qui sert les intérêts du Medef et du patronat et repose sur la baisse du coût du travail, sa précarisation et sa dégradation, on a transformé le marché de l'emploi en marché low cost, où le nombre de contrats courts a explosé en même temps que le développement de la sous-traitance et de l'intérim ; celui-ci a augmenté de 459 % depuis 1995. Le salariat, lui, est en recul : en 2008, il concernait 91,3 % des actifs, contre 89 % seulement en 2021, soit deux points de moins – ce n'est pas rien. L'ubérisation est en train de se substituer aux entreprises d'intérim, et ce, dans une totale illégalité puisqu'il s'agit de travail dissimulé, produisant de la fraude à l'Urssaf. Une bonne partie des plateformes de services ubérisés devraient d'ailleurs être fermées.
Nous vous demandons instamment de voter ces amendements afin de garantir qu'aucune pseudo-offre raisonnable d'emploi impliquant un statut d'auto-entrepreneur ne sera imposée aux travailleurs s'ils ne l'ont pas demandé.
J'en profite pour vous dire, monsieur le ministre, ainsi qu'à l'ensemble du Gouvernement, que les membres de la commission d'enquête relative aux révélations de Uber Files sont effarés de…