C'est assez impressionnant : vous partez du principe qu'il n'y aurait pas d'accompagnement ni de projets de formation et même qu'on ne pourrait pas radier les allocataires. C'est absolument faux. Il existe déjà un contrôle – il a même été renforcé –, des possibilités de formation et un accompagnement. Si nous voulons parvenir à un meilleur accompagnement, nous devrions investir d'urgence dans le maillage humain afin qu'un plus grand nombre de professionnels puissent répondre aux individus qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité.
Mais vous, vous partez du principe que c'est leur faute, qu'il faut les fliquer, qu'il faut les obliger à travailler, faute de quoi ils se verront priver de leurs maigres allocations. J'insiste d'ailleurs sur le fait qu'il ne s'agit pas de sommes mirifiques ; ces allocations ne permettent même pas de vivre au-dessus du seuil de pauvreté. Et alors que ce plancher permet justement de sortir la tête de l'eau et d'assurer un minimum de dignité, vous voulez le conditionner : d'un point de vue social, c'est indécent ! Encore une fois, vous partez d'un principe qui est faux en rejetant la faute sur les allocataires.
J'en viens à la question du travail, sur laquelle je veux vraiment insister. Nombreux sont les allocataires du RSA qui travaillent. S'ils sont allocataires, c'est simplement parce que leur travail n'est pas suffisamment rémunérateur – songez aux agriculteurs, dont on a souvent parlé – ou parce qu'ils ne sont plus rémunérés alors même qu'ils continuent de travailler, ce qui est le cas des artistes. D'autres personnes touchent le RSA faute d'être dans un secteur où l'on trouve de l'emploi. Qu'allez-vous faire de ces gens ? Quel est, au juste, votre projet de société ?