L'explication vient parfois de la répétition, aussi je le redis : votre loi va changer la vie de milliers de personnes en outre-mer ; et pourtant, on légifère encore par ordonnances.
Faites-vous des lois pour nous ou contre nous ? La réponse nous paraît claire. Les calculs ne sont bons ni pour les 40 % des Réunionnais qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ni pour les 18 % qui sont au chômage.
En avril dernier, Emeline K/Bidi l'a rappelé hier, vous avez lancé une expérimentation pour savoir si des conclusions devaient être tirées de la réforme France Travail. Et pourtant, vous allez faire appliquer une loi sans même savoir si elle est adaptée à nos spécificités et à nos besoins !
Les chiffres ne sont ni de droite, ni de gauche, mais ils disent toujours la vérité : 18 % de chômeurs à La Réunion, contre 7 % dans l'Hexagone, et un taux d'emploi à 49 %, contre 67 % en France hexagonale. Pour atteindre un prétendu plein emploi, votre formule, une nouvelle fois, consiste à élaborer une loi sans nous. Nous avons pourtant mené pendant six mois une commission d'enquête parlementaire sur la vie chère en outre-mer. Et votre ancien collègue, Jean-François Carenco, avait lui-même indiqué qu'aucune condition n'était remplie pour que ce projet de loi puisse s'appliquer aux territoires ultramarins.
Par cet amendement, je vous demande d'exclure La Réunion du champ du réseau France Travail, car rien, absolument rien, n'est pensé pour nous dans ce projet de loi.